Bienheureux Clément Hofbauer

Jean Dvorak Hofbauer est né en Moravie en 1751. Son père meurt quand il n’a que 7 ans, laissant douze enfants en bas âge. Jean veut être prêtre, mais sa mère est sans ressources : il sera boulanger. Affamé de Dieu, il se fait ermite, dès qu’il le peut, sous le nom de Clément-Marie. Des bienfaitrices lui ouvrent le chemin des études et de la théologie. Il s’y nourrit des livres de saint Alphonse de Liguori. Avec son ami Thaddée Hübl, il se rend à pied à Rome et entre chez les Rédemptoristes. Il a 33 ans. Devenu prêtre, il crée et anime une mission perpétuelle à Varsovie en Pologne durant vingt ans et suscite de nombreux postulants. Il choisissait les meilleurs orateurs et les meilleurs musiciens.

Un jour, il a vu un enfant sans abri dans la rue et l’a emmené au presbytère, l’a nettoyé, nourri et catéchisé. Petit à petit, il amène davantage d’enfants au presbytère. Lorsque le nombre d’enfants est devenu trop grand pour le presbytère, celui-ci a ouvert le refuge Enfant Jésus pour les enfants sans abri.

Pour les nourrir et les vêtir, il devait mendier constamment. Un jour, alors qu’il mendiait, il entra dans un bar et commença à demander des dons aux clients. L’un d’eux lui a craché de la bière au visage. Il essuya la bière et dit : “C’était pour moi… maintenant, qu’est-ce que vous me donnez pour mes garçons ?”

L’homme fut tellement étonné par sa réponse qu’il donna au bienheureux Clément tout l’argent qu’il avait et quelques jours plus tard, il se rendit à sa paroisse et fit une confession générale.

Cette anecdote de la vie du bienheureux Clément peut nous aider à comprendre le sens de la douceur de cœur et le bien que nous pouvons faire aux autres si nous pratiquons cette vertu. 

En 1806, Napoléon le fait expulser et disperse sa congrégation. De son petit appartement de Vienne, il sera, jusqu’à sa mort, le guide spirituel des romantiques, des intellectuels, des artistes et des étudiants, car il avait repris à Vienne ce qu’il avait fait dans son église de Varsovie. 

Sur l’ordre du gouvernement de Paris, il fut conduit avec ses compagnons à la forteresse de Küstrin, en 1808, et transféré à Vienne après quatre semaines de détention. Là, ce n’étaient pas seulement des gens du peuple qui assiégeaient son confessionnal — car ils le vénéraient comme le père des pauvres — mais des fonctionnaires influents et des hommes d’État du Congrès de Vienne, des savants connus et des artistes.

C’est avant tout l’influence de Hofbauer qui fit échouer au Congrès le projet d’une église nationale allemande détachée de Rome, proposée par Wessenberg, et qui fit rapporter la législation du joséphisme. Le Saint mourut à Vienne le 15 mars 1820.