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La douceur

« Heureux les doux, car ils possèderont la terre ». C’est ce que Jésus
nous promet lorsqu’il énumère les huit béatitudes.
Nous sommes tous témoins des violences dans le monde, mais aussi dans nos
relations personnelles, et en nous-mêmes. Jésus nous propose d’être le miel, le
sucre qui apporte de la douceur au milieu des différents ingrédients d’un plat.
La douceur est l’ingrédient qui apporte l’harmonie à l’ensemble.
Jésus a dit : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de
cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes » (Mt 11, 29).
Comme toujours, nous pouvons prendre l’habitude de nous demander dans
chaque situation : « Que ferait Jésus à ma place ? ». Pendant son procès, alors
qu’un soldat le frappe violement, Jésus répond : « Si j’ai mal parlé, dis-moi
pourquoi, sinon pourquoi me frappes-tu ? » (Jn 18,19). Même dans ces
circonstances injustes Jésus nous montre l’exemple : il n’adopte pas d’attitude
violente, et reste ferme dans la douceur.
A l’école de Jésus, Saint Paul mentionne la douceur comme un fruit de l’Esprit
Saint (cf. Ga 5, 23). Lorsque les circonstances exigent que nous reprenions une
autre personne, Saint Paul nous engage à le faire « avec un esprit de douceur »
(Ga 6, 1). En effet, il nous rappelle que : « Tu pourrais bien toi aussi être tenté
». Même lorsque l’on défend sa foi et ses convictions, il faut le faire « avec
douceur » (1 P 3, 16), y compris avec les adversaires qui doivent être traités «
avec douceur » (2 Tm 2, 25).


Concrètement :
La douceur dans nos paroles et nos actes : Essayons d’imaginer comment se
passait la vie dans la maison de Jésus, Marie et Joseph. Quelles étaient leurs
conversations, de quelle manière se parlaient-ils, comment agissaient-ils
lorsqu’ils étaient ensemble ? Nous constaterons qu’ils devaient s’adresser l’un
à l’autre avec prudence, pour ne pas froisser ou blesser l’autre, et qu’ils
devaient veiller à leur attitude. On n’imagine pas la Sainte Vierge poser
brusquement le plat du dîner sur la table au prétexte que quelque chose
l’aurait contrariée dans la journée ! De même on n’imagine pas Saint Joseph
rabrouer Jésus parce qu’il n’avait pas bien raboté une planche ! Habituons-nous
à choisir les mots et les intonations que nous employons.
La douceur dans nos pensées : Très souvent nous sommes tentés de critiquer
intérieurement les autres, voire aussi soi-même. Si cette critique n’est pas
constructive, alors elle ne plaît pas à Dieu. On peut penser : « Il fait les choses
comme ci », ou alors « elle a dit ça »… Souvent ce sont les défauts des autres
qui font émerger ces pensées en nous. Mais si nous ne pouvons pas toujours
contrôler nos pensées, nous sommes cependant maîtres de ce que nous
faisons de ces pensées : soit nous les entretenons et nous tombons dans une
spirale de pensées mortelles permanente, soit nous décidons de les chasser
pour tomber dans une spirale de douceur (et donc de vie) permanente. Pour
sainte Thérèse de Lisieux, « la charité parfaite consiste à supporter les défauts
des autres, à ne point s’étonner de leurs faiblesses ». Habituons-nous à penser
comme Dieu.

Dans les Evangiles
La douceur dans nos regards : En lisant les Evangiles, nous pouvons constater
plusieurs fois, ou nous devinons que Jésus regarde avec amour et douceur : les
enfants, Marie-Madeleine, la Sainte Vierge certainement, Saint Pierre, le BonLarron, Judas aussi. Et pourtant il avait tant de raisons de porter un regard
sévère sur les hommes ! Alors nous, qui ne sommes pas parfaits, ne devrions-
nous pas prendre encore plus exemple sur Jésus ? Si nous apprécions que Jésus
porte un regard doux sur nous, malgré nos faiblesses et nos chutes, nous
devrions faire de même avec les autres. Habituons-nous à regarder avec les
yeux de Jésus.

Dans la tradition de l’Eglise
Dans son exhortation apostolique « Gaudete et Exultate » sur l’appel à la
sainteté dans le monde actuel, le Pape François nous explique : « La douceur
est une autre expression de la pauvreté intérieure de celui qui place sa
confiance seulement en Dieu. En effet, dans la Bible on utilise habituellement
le même mot anawin pour désigner les pauvres et les doux. Quelqu’un pourrait
objecter : “Si je suis trop doux, on pensera que je suis stupide, que je suis idiot
ou faible”. C’est peut-être le cas, mais laissons les autres penser cela. Il vaut
mieux toujours être doux, et nos plus grands désirs s’accompliront : les doux «
possèderont la terre », autrement dit, ils verront accomplies, dans leurs
vies, les promesses de Dieu. En effet, les doux, indépendamment des
circonstances, espèrent dans le Seigneur, et les humbles possèderont la terre
et jouiront d’une grande paix (cf. Ps 37, 9.11). En même temps, le Seigneur
leur fait confiance : « Celui sur qui je porte les yeux, c’est le pauvre et
l’humilié, celui qui tremble à ma parole » (Is 66, 2). […] Réagir avec une
humble douceur, c’est cela la sainteté ! »

Saint Patron : Saint François de Sales
Saint François de Sales est un saint prêtre et évêque savoyard du XVI°-XVII°
siècle.

Enfance et études
Né en 1567, il est issu d’une famille noble de Savoie, près d’Annecy. Dès l’âge
de 11 ans il manifeste son désir de devenir prêtre. Mais son père le destine à
une carrière judiciaire.
Il part donc faire des études à Paris où à cette époque se développe le
Protestantisme. Très marqué par la théorie de la prédestination, il se tourne
vers la Sainte Vierge. Il fait alors vœu de chasteté et mène une vie de prière et
de pénitence tout en terminant ses études. Il renonce par la suite à ses titres et privilèges pour devenir prêtre.

Mission à Annecy
Etabli à Annecy, il décide de convertir les protestants qui sont nombreux dans
la région, en particulier à Genève. Il tiendra ce discours resté célèbres : « C’est par la Charité qu’il faut ébranler les murs de Genève, par la charité qu’il faut
l’envahir, par la charité qu’il faut la recouvrer (…). Je ne vous propose ni le fer,
ni cette poudre dont l’odeur et la saveur rappellent la fournaise infernale (…).
Nous devons vivre selon la règle chrétienne, de telle sorte que nous soyons
chanoines, c’est-à-dire réguliers, et enfants de Dieu non seulement de nom,
mais encore d’effet. »

St François de Sales évêque de Genève
Lorsque les Protestants auront interdiction de se rendre aux prédications de
Saint François de Sales, celui-ci fera placarder ses sermons dans la ville. C’est
pourquoi il est aujourd’hui le Saint Patron des Journalistes.
Par effet de contraste avec les méthodes drastiques par lesquelles le duc de
Savoie et les moines prêcheurs capucins entendent convertir les populations
du Chablais, l’abbé de Sales réussit à convaincre ses compatriotes par son
calme, sa douceur et son éloquente force de persuasion.
En 1602, il devient évêque de Genève. Il prend à cœur la diffusion du
catéchisme dans son diocèse. Ses fidèles l’appellent « l’aimable Christ de
Genève ».

Fondateur de l’Ordre de la Visitation avec Ste Jeanne de Chantal
La correspondance qu’il entretient avec sa cousine donnera lieu à un ouvrage
connu : « Introduction à la vie dévote » où il exhorte à la prière (dévotion) et la
charité.
Avec la Baronne Jeanne de Chantal, jeune veuve, il fonde l’Ordre de la
Visitation. Il leur dédie l’une de ses maximes les plus connues : « traiter des
affaires de la terre avec les yeux fichés au ciel… Tout ce qui se fait
pour l’amour est amour… ». Cette congrégation se veut ouverte à toutes les
personnes, infirmes, voire malades ; afin de s’occuper à l’extérieur des
pauvres, des malades et des indigents.
Il meurt en 1622 après avoir dépensé sa vie en conseils spirituels, écrits,
sermons, prédications, correspondances, apostolat auprès des plus indigents
comme des plus fortunés.
Il est resté connu pour sa patience, sa douceur, son humilité, sa joie.

Anecdote :
On raconte qu’après sa mort, lorsqu’on a récupéré ses meubles, on a découvert
que sous la table de son bureau il y avait les marques de ses ongles : lorsqu’il
manquait de perdre patience et douceur envers une personne, plutôt que de se
mettre en colère et de mal réagir, il enfonçait ses ongles sous la table du
bureau pour faire passer son agacement. Il a choisi de blesser ses doigts plutôt
que de blesser une personne.


Prière de St François de Sales pour demander la douceur :
« Ô Seigneur, avec votre aide, je veux m’exercer particulièrement à la
douceur et à la résignation à votre volonté, moins dans les choses
extraordinaires que dans les rencontres et les contrariétés
quotidiennes.
Dès que je m’apercevrai que la colère s’allume en moi, je recueillerai mes
forces, non avec impétuosité, mais suavité, non avec violence, mais
doucement, et je chercherai à rétablir mon cœur dans la paix. Mais, sachant
bien que seul je ne pourrai rien faire, je prendrai soin de Vous appeler au
secours, comme le firent les Apôtres tourmentés par la tempête et ballotés par
la mer en furie. Permettriez-Vous Seigneur, que je Vous invoque en vain ? En
ces moments, daignez accourir à mon secours et commander aux passions de
se taire, daignez lever votre main bénissante, et il s’ensuivra un grand calme.Enseignez-moi à être doux avec tous, même avec ceux qui
m’offensent ou me sont opposés, et jusqu’avec moi-même, ne
m’indisposant pas à cause de mes rechutes et de mes défauts. Quand
je me retrouverai à terre, malgré mes efforts, je me reprendrai doucement et
dirai : ‘’Allons ! mon pauvre cœur, nous voici de nouveau tombé dans cette
fosse que nous nous étions proposé si souvent d’éviter. Relevons-nous et
quittons-la pour toujours. Recourons à la miséricorde de Dieu, mettons notre
espoir en elle et elle nous viendra en aide. Me confiant en Vous, Seigneur, je
recommencerai, reprenant le chemin de l’humilité et de la mansuétude.’’ »

Citations de St François de Sales :
« Un saint triste est un triste saint. ».
« On a besoin de patience avec tout le monde, mais particulièrement
avec soi-même. »
« Il faut avoir un cœur grand et de longue haleine : les grandes choses
ne se font qu’à force de temps et de patience. Ce qui croît en un jour
meurt en un autre. »
« Il faut tout faire par Amour, et rien par force, il faut plus aimer
l’obéissance que craindre la désobéissance »
Exercices concrets proposés à l’école :
– J’évite de couper la parole à la personne qui est déjà en train de
parler.
– Lorsqu’une situation m’agace, j’essaye de ne pas le faire
remarquer de façon brutale : j’évite de me mettre en colère, et je
dis les choses calmement et gentiment.
– Je fais toujours en sorte que mon langage soit agréable aux
autres : je suis polie, j’évite les mots qui ne sont pas beaux,
grossiers ou même familiers, je réponds si l’on s’adresse à moi,
je regarde la personne qui me parle.

Prière du mois :
Prière à St Joseph composée par le Pape Saint Pie X. Saint Joseph est un
intercesseur dans beaucoup de domaines : pour les papas, les parrains, la
famille, l’Eglise, la vie intérieure, le travail, un logement, une bonne mort, …
O Joseph, père virginal de Jésus, très pur époux de la Vierge Marie,
chaque jour priez pour nous Jésus Lui-même, le Fils de Dieu, afin que,
munis avec les armes de sa grâce, luttant comme il convient dans la
vie, nous soyons couronnés par Lui dans la mort.


Jésus, Marie, Joseph, je vous confie mon cœur et mon âme.
Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi au dernier combat.
Jésus, Marie, Joseph, que mon âme parte en paix avec vous !

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